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29 mars 2024 à 12:42:29
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Le Monde de L'Écriture » Coin écriture » Textes courts (Modérateur: Claudius) » Bass salts [Contenu Explicite]

Auteur Sujet: Bass salts [Contenu Explicite]  (Lu 2349 fois)

Aahraz

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Bass salts [Contenu Explicite]
« le: 03 novembre 2013 à 16:07:31 »
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Bass salts

"Come on, come on..."

Je ne vois que d'épaisses volutes de couleurs vives, et des vagues puissantes qui s'agitent et roulent au rythme frénétique des mains marquant le tempo du concert. D'énormes projecteurs stroboscopiques inondent la scène et jonglent avec la fumée diffusée en nuages. Tout vibre autour de moi. A cet instant là, et durant une nuit entière, je ne suis presque plus humain, au sens où vous l'entendez : je n'ai ni futur, ni passé, ni fonction. Je n'ai que mon âme qui brule entre le sol ardent et le ciel en feu, avec pour compagnie des milliers de corps suant, sautant et suintant à l'unisson, liés par ces boucles qui progressent inexorablement dans les oreilles, les cerveaux, et les coeurs de tout un chacun. Kick, snare, kick, snare.
Il fait une chaleur ahurissante, j'ai donc ôté mon T shirt depuis longtemps. Autour de moi, les gens crient et les lumières dansent à la merci des basses monstrueuses.
La voix samplée scande joyeusement : "Because, we are your friends ! You'll never be alone again.. come on!"
Mon ventre brûle. Ce morceau est fabuleux. Automatiquement, mon corps répond tandis que ma tête se balance au rythme des pulsations. Avec le peu d'esprit qu'il me reste, j'essaye de contrôler mes dents qui claquent violemment, parce qu'une gélule, ça met toujours les mâchoires en vrille. Je crois que j'ai perdu mes potes, mais la musique est divine. Kick, snare, kick, snare. La scène m'aveugle quand j'essaye de la fixer, puisque l'ensemble de ma vision se dilue petit à petit. Ma pupille doit être dilatée à l'extrême, et il me semble que du coton encercle mon cerveau. Il faut croire que c'était coupé, comme came. Des âmes folles dansent autour de moi, elles rient, et l'une d'entre elle montre même ses seins nus à l'ensemble de la foule joviale, ravie par le spectacle. Mais dans ce désert, il fait bien trop chaud, et, l'air de rien, ces spectres crient bien trop fort !
"Come on, because we are your friends..."
La voix se tord avec violence sous l'effet d'un reverse delay saisissant, et ma raison avec. Le rythme dément prend maintenant des allures de batucada futuriste : le sifflet perce mes tympans achevés par les infrabasses. Je me retourne, terrifié, soudainement confronté aux gens qui se déforment, aux corps qui se mélangent. Ma poitrine bondit sous la pression de mon coeur battant la mesure du son qui s'accélère encore. Kick, snare, kick, snare. Les éclats de lumière allument des visages inquiétants qui me fixent, me jugent, m'accrochent. Je dois sortir : il fait trop chaud. Contraint, j'enlève ce qui me reste de vêtements mais l'air continue de peser sur ma peau bouillante. Les fantômes se tournent, chuchotent et rient ouvertement. Ils sont trop nombreux, leurs yeux pèsent tellement ! Puis ce goût de sang dans ma bouche ! Mes dents qui travaillent malgré la chaleur étouffante ironisent terriblement : c'est sûr, ce truc était coupé. Je bave terriblement, maintenant. Kick, snare, kick, snare.
D'un geste vif, je pousse ce monstre hideux qui me bloque le passage, ce dernier protestant d'un grognement guttural. Le contact avec son corps gluant me dégoute, et tandis que la température devient insoutenable, du plus profond de mon âme, je sens naître en moi une furie souveraine, une rage viscérale froide, puissante et irréelle.
— Je dois sortir de là !
"You'll never be alone again..."
Mes dents sont serrées au possible. Mon coeur bat la chamade. Que l'un d'entre eux me bloque encore, et je lui arracherais la peau. Laissez moi passer, monstres, fantômes, et il ne vous arrivera rien !

***

Dépêche AFP - le 23 juillet 2012.
Un premier cas de mutation de la rage avec un génome encore inconnu a été recensé au festival de Musique Électronique de Monegros, Espagne. D'après Tom Charles, virologue à l'école de médecine de l'université de Miller à Miami, il est fort probable que la drogue "bath salts" encore méconnue soit l'agent déclencheur de la mutation. Le corps du jeune drogué serait devenu l'incubateur d'un virus terriblement inquiétant : doté d'une force exceptionnelle, ne ressentant pas la douleur, il aurait fallu six balles à la sécurité pour l'empêcher de dévorer complétement sa victime devant le public horrifié. Drogue délirante, ou virus terrifiant? Des mesures exceptionnelles sont rapidement attendues.

***
Interview de James Hosten, Agent de sécurité :
— Ce geste, je l'ai fais des milliers de fois, je l'ai vu, répété, et revisité. Même la première fois, je n'avais jamais fait un pli : intervention, clé de bras, plaquage au sol, et sommation. L'individu, une fois calmé, est ramené dehors, puis on se replace en poste en attendant le prochain petit comique. Donc, quand j'ai vu ce gringalet d'à peu près la moitié de ma taille, à poil, qui poussait l'ensemble des gens autour de lui sans aucune raison apparente, je dois avouer que, par routine professionnelle et par négligence, je ne suis pas resté sur mes gardes. En même temps, comment j'aurai pu deviner?
Le fait qu'il me fasse tomber au sol directement, déjà, c'était plutôt inhabituel, en soi. Le fait qu'il me morde, ça restait improbable. Mais qu'il délire au point de me dévorer goulûment la moitié du visage, c'était impensable !
Je garde le moral, cependant. Mais le plus inquiétant, d'après les médecins, malgré le fait que je me sente en forme, c'est cette chaleur abominable..."
« Modifié: 30 juin 2014 à 22:18:55 par Aahraz »

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Re : Bass salts
« Réponse #1 le: 03 novembre 2013 à 17:13:14 »
Wouaw...
Je n'ai pas d'autre mot  :)
Ce texte m'a bien plu, surtout dans sa composition (témoignage de l'individu, dépêche de l'AFP puis témoignage de l'agressé). La chute, que pour ma part je n'attendais pas, m'a surpris, mais on se rend compte qu'elle coule de source et qu'elle est finalement l'enchaînement logique des évènements.

Bonne base pour un futur scénario de SF, même si cette idée a déjà été exploitée à de nombreuses reprises.

« Modifié: 03 novembre 2013 à 20:58:25 par Geekolas »

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Re : Bass salts
« Réponse #2 le: 03 novembre 2013 à 19:53:54 »
Salut salut,

J'ai beaucoup apprécié également!
Déjà j'ai aimé le titre (avant et après)

Bon par contre pour etre franc ca partait mal au début, les premieres phrases sont un peu à rallonge et pleine de qualificatifs (y'a un mais, mais avant)
Citer
Je ne vois que d'épaisses volutes de couleurs vives, et ces vagues puissantes qui s'agitent et roulent au rythme frénétique des mains marquant le tempo du concert.
J'enleverai et ces, remplacé par des
quelles mains? 'mes mains'?
je voulais rajouter une virgule après mains, mais elle est dure à couper ta phrase  :\? tant pis ca le fait

Le truc sur le compte en banque aussi, j'ai pas trop compris ce que ca venait faire là (le mais arrive tkt), meme si j'aime l'idée je me suis surtout dit 'aie', un texte qui va donner une opinion libertaire sur une rave party, ca me parait un peu lourd dans le sens ou tu dis 'etre humain', alors meme si tu veux denoncer quelque chose du sens commun, au moins enlever un des trois termes pour quelque chose plus leger mais aussi dans le sens commun, utilises la dérision plutot que de focaliser sur des trucs uniquement formels

donc, MAIS, la suite m'a bien plu. J'ai compris le début, c'était pour faire une progression, et l'évolution du style est de l'histoire est vraiment bien menée, gg j'ai envie de dire, top les transitions aussi

Après comme le dis Geekolas, c'est un sujet en sf qui a du etre un des plus utilisés, mais tu t'en sors bien avec un angle d'attaque original, tu joues meme de la popularité du sujet: pour moi pas besoin de suite, le texte se suffit à lui meme tout est inclut dans la suggestion de la derniere phrase, et ca c'est fort
(parce que unniquement la raison du virus, je sais pas si ca me pousserait à vouloir lire la suite)

Ah dernieres petites remarques, sur le dernier narrateur
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Le fait qu'il me morde, ça restait improbable. Mais qu'il délire au point de me dévorer goulûment la moitié du visage, c'était impensable !
Je le trouve quand meme vachement plat dans ses remarques le bonhomme  :mrgreen: (le je garde le moral est ok pour pallier, mais ca fait bizarre quand meme)
Et il reste un peu flou, c'était un agent de sécurité donc. Mais il dit qu'il n'est pas sur ses gardes, il a essayé de s'interposer? Ou il s'est simplement fait mettre direct au sol par l'autre? ca manque d'un poil de précision

Voilà je crois que c'est tout, bonne lecture en tout cas
Au plaisir!
Le style c'est comme le dribble. Quand je regarde Léo Messi, j'apprends à écrire.
- Alain Damasio

Aahraz

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Re : Bass salts
« Réponse #3 le: 03 novembre 2013 à 20:59:34 »
Salut ! Et merci pour vos retours ;)


Alors, je vais tâcher d'éclaircir certaines choses. J'en ai corrigé d'autres que vous avez très justement révélés.

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Bonne base pour un futur scénario de SF, mais si cette idée a déjà été exploitée à de nombreuses reprises.
Ce texte s'inscrit dans un ensemble de nouvelles (dont certaines déjà postée ici) qui se veulent "clichés". Les martiens verts, les zombies-drogués, le clandestin-voyou de l'espace qui se retrouve à voyager dans le temps, le jeune psychologiquement instable qui se rend compte que lui va très bien et que c'est le monde qui est fou, les vampires non-violents, enfin... tout un tas de clichés sortis de l'imaginaire collectif où d'auteurs, que je me suis vu de nombreuses fois refuser parce que je me disais "non, c'est pas assez original". Du coup, je joue carrément le jeu : c'est une sorte d'hommage à tout ces petits récits là, à toutes ces petits fanzines, ces petits textes qu'on retrouve ici et là et qui n'ont pas de portée autre que de vous faire passer un petit moment funky (5-10 minutes pas plus, le format veut de l'époque y encourage, en plus). Donc, ouais, c'est assumé, le cliché, parce que j'en avais marre de jeter 90% de mes idées et de mes scénars en me disant "ah, ça ressemble à..." ou "Oh, on dirait..." ! Et, donc je ne pense pas qu'il soit intéressant ni même profitable de développer plus cette scénette : son format suffit à ce qu'on tolère un peu le cliché. Plus, ça deviendrait lourd. D'autres choses méritent bien plus qu'on en fasse un roman !

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Bon par contre pour etre franc ca partait mal au début, les premières phrases sont un peu à rallonge et pleine de qualificatifs (y'a un mais, mais avant)
Merci ;) Ca fait deux fois qu'on me fait ce commentaire, il est donc fondé. En gros, ce texte vient d'un concours avec pour contrainte "La rythmique du récit", en gros, il fallait jouer sur la rythmique, les alternances (pas le rythme, attention, la rythmique musicale)... et j'écris comme ça vient. Ca m'a demandé beaucoup d'efforts pour gérer le premier paragraphe, que je voulais raisonné et descriptif au départ, et paniqué et instinctif à la fin. D'où les "kick snare" (Poom tchak pour les non-anglophones); et les paroles qui reviennent régulièrement. J'ai corrigé deux trois trucs, mais bon, la meilleure solution serait de le réécrire complétement.. la nuit porte conseil !

Pour le compte en banque, et le reste, l'idée est bien là : Une fois dans un truc de ce genre, et dans l'état où le jeune est, plus rien n'existe. De la lumière, de la musique, des silhouettes, et tout qui se mélange. Point. Le reste ne sera que des bribes de bribes de vagues idées de ce que sont les "choses des gens qui dorment à cette heure-là". Pour des heures et des heures. Pour moi, c'est ce qui explique un peu l'engouement actuel envers ce genre de teufs : l'esprit de communauté, l'aventure d'essayer des choses "dangereuses", mais surtout sortir d'un quotidien morne, plat et terriblement individualiste. Pour le moment, j'ai enlevé la phrase, je vais méditer dessus ce soir.

Par contre, là où je ne vous suis pas (et j'en suis désolé), c'est de savoir en quoi ce texte s'apparente à de la SF. Il se déroule de nos jours, il n'y pas de dystopie, d'uchronie ni de quelconque anticipation. Alors, oui, c'est un cliché du récit "horreur-gore-suspens"; mais il n'a rien à voir avec de la SF. A la limite, on aurait pu parler de fantastique, mais pour moi fantastique c'est Poe et PasToucheàPoeS'ilVousPlait. Disons que c'est un croisé entre Trainspotting et Resident Evil !
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Je le trouve quand meme vachement plat dans ses remarques le bonhomme  :mrgreen: (le je garde le moral est ok pour pallier, mais ca fait bizarre quand meme)
Et il reste un peu flou, c'était un agent de sécurité donc. Mais il dit qu'il n'est pas sur ses gardes, il a essayé de s'interposer? Ou il s'est simplement fait mettre direct au sol par l'autre? ca manque d'un poil de précision
J'ai essayé de retransmettre l'effet "interview journal" comme on en voit parfois dans la presse : le type te raconte un truc ignoble, incroyable et invivable, mais y'a quatre journalistes qui ont lissé les phrases avant la publication + un correcteur + un chef de rédac, donc le côté "émotion avis perso et ressenti" du bonhomme se trouve exclu des propos. "Les faits quant au sujet", quoi, savoir qu'il a pu mettre deux beignes avant de se rendre compte qu'il était face à un SuperZombie (lulz) ne présente pas d'intérêt réel pour l'ensemble de l'intrigue et de l'action.

Pour les mémoires courtes (parce que ça avait pas mal buzzé, cette affaire), en gros, de mémoire, aux USA, un drogué qui avait pris de la "bath salts" a attaqué un SDF en pleine rue et lui a littéralement mangé le visage. Ce drogué était nu. Quand on a appelé les flics, et qu'ils sont arrivés, le mec était toujours sur sa victime, à le bouffer, et ils ont eu un mal fou à le contrôler : force décuplée, insensibilité totale à la douleur, sensation de chaleur terrible, et folie meurtrière (et sanguinaire o_O). Même en tirant des balles dans les jambes et tout... le type ne s'est même pas retourné. Ils ont fini par l'abattre.
Un peu plus tard, c'est un jeune homme qui a tué son colocataire, qui l'a découpe et qui lui a mangé le coeur (si, si). Décrit comme ayant fait des brillantes études, intelligent, et tout...
Ajoutez à ça quelques autres cas moins prononcés à 3 mois d'intervalle, et ça m'a suffit à imaginer les raisons d'un truc pareil...

Et donc, au plaisir ! ;)
« Modifié: 03 novembre 2013 à 21:04:39 par Aahraz »

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Re : Bass salts
« Réponse #4 le: 03 novembre 2013 à 21:12:16 »
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Par contre, là où je ne vous suis pas (et j'en suis désolé), c'est de savoir en quoi ce texte s'apparente à de la SF. Il se déroule de nos jours, il n'y pas de dystopie, d'uchronie ni de quelconque anticipation. Alors, oui, c'est un cliché du récit "horreur-gore-suspens"; mais il n'a rien à voir avec de la SF.

En fait ce que je voulais dire, c'est que cette idée pourrait inspirer les bases d'un scénario SF. Mais je n'ai jamais affirmer que ton texte était de la SF  :) ! De plus, la SF de se passe pas forcément dans le futur. Et puis j'ignorais que de tels faits avaient vraiment eu lieu aux USA.

Aahraz

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Re : Re : Bass salts
« Réponse #5 le: 03 novembre 2013 à 21:30:28 »
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Par contre, là où je ne vous suis pas (et j'en suis désolé), c'est de savoir en quoi ce texte s'apparente à de la SF. Il se déroule de nos jours, il n'y pas de dystopie, d'uchronie ni de quelconque anticipation. Alors, oui, c'est un cliché du récit "horreur-gore-suspens"; mais il n'a rien à voir avec de la SF.

En fait ce que je voulais dire, c'est que cette idée pourrait inspirer les bases d'un scénario SF. Mais je n'ai jamais affirmer que ton texte était de la SF  :) ! De plus, la SF de se passe pas forcément dans le futur. Et puis j'ignorais que de tels faits avaient vraiment eu lieu aux USA.
Uchronie : changer le passé pour créer un nouveau présent. SF. D'où "se passe de nos jours", je n'ai jamais dit que SF = futur...
Cela dit, toutes mes confuses, j'avais compris que l'ensemble t'apparaissait comme de la SF, et non pas le développement potentiel de l'histoire. ;)
« Modifié: 03 novembre 2013 à 21:33:56 par Aahraz »

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Re : Bass salts
« Réponse #6 le: 03 novembre 2013 à 22:40:25 »
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Pour le moment, j'ai enlevé la phrase, je vais méditer dessus ce soir.
Non, non ne l'enlève pas! Elle est très bien c'est simplement qu'à la lecture ça faisait un peu trop arreté, je pensais qu'un coté plus satirique en plus que simplement 'dossier, numéro, dossier' collerait mieux, vu qu'on parle avant tout d'humain, la ca fait plus 'homme dans la société', enfin tu vois la nuance dans l'effet à la lecture
Je vois bien de quoi tu parles sinon et je suis relativement d'accord

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Ca m'a demandé beaucoup d'efforts pour gérer le premier paragraphe, que je voulais raisonné et descriptif au départ, et paniqué et instinctif à la fin. D'où les "kick snare" (Poom tchak pour les non-anglophones); et les paroles qui reviennent régulièrement.
Haan je vois! (oui les paroles rajoutent à l'effet, t'as mis toutes les chances de ton coté  :D )

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Il se déroule de nos jours, il n'y pas de dystopie, d'uchronie ni de quelconque anticipation.
C'est vrai tu fais bien de le dire, ton texte n'est pas à proprement parler de la sf, mais la fin est si évocatrice, avec l'idée d'un virus, qu'on pense forcément à de la sf  :mrgreen: SF pour moi c'est imaginer un monde avec des regles physiques possibles, un virus qui se propage selon un moyen définit, c'est bien de la sf
Enfin bon là tu t'inspires de faits réels, oh et puis c'est chiant c'te manie de vouloir mettre dans des cases  :mrgreen:

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Pour les mémoires courtes (parce que ça avait pas mal buzzé, cette affaire), en gros, de mémoire, aux USA, un drogué qui avait pris de la "bath salts" a attaqué un SDF en pleine rue et lui a littéralement mangé le visage. Ce drogué était nu. Quand on a appelé les flics, et qu'ils sont arrivés, le mec était toujours sur sa victime, à le bouffer, et ils ont eu un mal fou à le contrôler : force décuplée, insensibilité totale à la douleur, sensation de chaleur terrible, et folie meurtrière (et sanguinaire o_O). Même en tirant des balles dans les jambes et tout... le type ne s'est même pas retourné. Ils ont fini par l'abattre.
Un peu plus tard, c'est un jeune homme qui a tué son colocataire, qui l'a découpe et qui lui a mangé le coeur (si, si). Décrit comme ayant fait des brillantes études, intelligent, et tout...
Ajoutez à ça quelques autres cas moins prononcés à 3 mois d'intervalle, et ça m'a suffit à imaginer les raisons d'un truc pareil...
Maintenant que tu le dis je m'en rappelle vaguement, comme on dit la réalité depasse la fiction
Dans le genre horreur, y'a la drogue krokodil aussi, mais au moins elle fait pas bouffer ses congenères...

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J'ai essayé de retransmettre l'effet "interview journal" comme on en voit parfois dans la presse : le type te raconte un truc ignoble, incroyable et invivable, mais y'a quatre journalistes qui ont lissé les phrases avant la publication + un correcteur + un chef de rédac, donc le côté "émotion avis perso et ressenti" du bonhomme se trouve exclu des propos. "Les faits quant au sujet", quoi, savoir qu'il a pu mettre deux beignes avant de se rendre compte qu'il était face à un SuperZombie (lulz) ne présente pas d'intérêt réel pour l'ensemble de l'intrigue et de l'action.
Ah d'accord je l'avais pas vu du tout comme ça. Tu devrais mettre une indication, parce que c'est pas clair (ca va pas avec l'afp ok, mais du coup on pense pas que c'est encore un truc journalistique)
Enfin tout bien relfechis ca apporte quoi de le faire en interview journaliste? Parce que si ils filtrent ses sentiments comme tu dis, je vois pas pourquoi ils le laisseraient dire qu'ils à chaud et encore moins que c'est ce qui inquiète les médecins  :mrgreen:
Le style c'est comme le dribble. Quand je regarde Léo Messi, j'apprends à écrire.
- Alain Damasio

Aahraz

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Re : Bass salts
« Réponse #7 le: 04 novembre 2013 à 01:00:44 »
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Je pensais qu'un coté plus satirique en plus que simplement 'dossier, numéro, dossier' collerait mieux, vu qu'on parle avant tout d'humain, la ca fait plus 'homme dans la société', enfin tu vois la nuance dans l'effet à la lecture
Bon, du coup, j'ai mis "ni passé, ni futur, ni fonction." C'est pas vraiment satyrique, par contre. Si ca va pas, je remets le coup du compte en banque & co. J'vois pas trop ce qui peut coller d'autre sans casser un peu la descente en bad-trip du bonhomme. "Ni peurs, ni peine", c'est pas mal aussi, mais c'est pas très drôle :'x

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Oh et puis c'est chiant c'te manie de vouloir mettre dans des cases  :mrgreen:
Amen \o/

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Dans le genre horreur, y'a la drogue krokodil aussi, mais au moins elle fait pas bouffer ses congénères...
Exactamente. En russie, y'a eu un reportage qu'arte avait fait qui était terrifiant.

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Enfin tout bien relfechis ca apporte quoi de le faire en interview journaliste? Parce que si ils filtrent ses sentiments comme tu dis, je vois pas pourquoi ils le laisseraient dire qu'ils à chaud et encore moins que c'est ce qui inquiète les médecins  :mrgreen:
Disons que le but est que le tout soit court et clair pour que ce soit percutant, cette petite chute. L'enchainement d'idée, le fait que tu raisonnes un peu avec lui, genre "au sol? ah. Morsure? Oh? Cannibale? WTF?"...
Un peu comme les journaux genre détective et tout ces torchons-là auraient fait, c'est pour ça que je parlais maladroitement d'interview "journaliste". Un truc accrocheur, quoi. Bon, par contre, pour le coup de la chaleur et des médecins, je sais pas trop, parce que c'est important pour la chute, mais c'est vrai, ça fait un peu "hey, si on lançait la panique dans la foule en leur annonçant à travers les médias qu'ils courent tous à une extermination ignoble par des zombies?". Bref, je pirouette, c'est une fin ouverte : soit c'est un extrait de Public-detective& co, soit c'est vraiment mal barré pour l'humanité dans son ensemble. :D

A plus !
« Modifié: 04 novembre 2013 à 13:07:19 par Aahraz »

Hors ligne Milla

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Re : Bass salts
« Réponse #8 le: 28 juin 2014 à 20:57:56 »
suivant !

deux coquilles:

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Je n'ai que mon âme qui brule entre le sol ardent et le ciel en feu, avec pour compagnie des milliers de corps suant, sautant et suintant à l'unisson, liés par ces boucles frénétiques qui progressent inexorablement dans les oreilles, les cerveaux, et les coeurs de tout un chacun.
brûle / cette phrase est remplie d'images superbes et que j'adore, mais je me demande si ça ne vaudrait pas le coup de la couper au moins en deux pour mettre tout ça + en valeur.

Citer
Mon ventre brule.
brûle

sur la globalité : whao, j'suis sciée ! déjà la première partie est excellente. tu poses l'ambiance, tu gère la montée, on entend les basses ça fonctionne quoi ! Je voyais bien le gars de plus en plus mal, l'angoisse qui monte, ne plus supporter tout ce monde, je le croyais volontiers dans la came coupée à n'imp. Quand tu nous lâche, on devine qu'un gus de trop va se mettre sur son chemin, mais paf! effet de surprise, c'est bien plus compliqué que ce qu'on envisageait ! excellent et horrifiant le coup du virus muté de la rage ! j'aime bien la chute avec la répétition des symptômes chez le mordu. c'est vraiment un bon texte, prenant et tout !

j'avoue être une boulette de l'actualité, et en 2012 c'était pire que tout, donc je ne connaissais pas l'histoire ! c'est pas glop dis donc !!

@+

milla

Maxie

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Re : Bass salts
« Réponse #9 le: 29 juin 2014 à 12:01:11 »
C'est superbe ! Je me suis sentie transportée en plein milieu du concert ! Par contre, je n'ai pas bien compris l'histoire des gellules et des machoîres en vrille...

Hors ligne Arthur B.

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Re : Bass salts [Contenu Explicite]
« Réponse #10 le: 30 juin 2014 à 03:36:29 »
Un texte parfaitement maitriser, et une fin parfaite. Juste wouah
Mon frêre est mort hier au milieu du desert,
Je suis maintenant le dernier humain de la terre.
Cowboy fringant

Hors ligne Rémi

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Re : Bass salts [Contenu Explicite]
« Réponse #11 le: 30 juin 2014 à 21:57:10 »
Salut Aahraz,
Bon texte qui fait passer 5 - 10 minutes sympas (belle ambiance, progression maîtrisée) avec poilade à la fin.
Le cliché revisité de façon ironique marche très bien.

Coquilles :
Citer
Des âmes folles dansent autour de moi, elles rient, et l'une d'entre elle
d'entre elles non ?

Citer
Puis ce gout de sang dans ma bouche !
goût

Citer
je sens naitre en moi une furie souveraine
naître

J'adore la chute, j'ai franchement rigolé.

Tu disais avoir d'autres nouvelles revisitant les clichés ? Déjà postées ?

Rémi
Le paysage de mes jours semble se composer, comme les régions de montagne, de matériaux divers entassés pêle-mêle. J'y rencontre ma nature, déjà composite, formée en parties égales d'instinct et de culture. Çà et là, affleurent les granits de l'inévitable ; partout les éboulements du hasard. M.Your.

Aahraz

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Re : Bass salts [Contenu Explicite]
« Réponse #12 le: 30 juin 2014 à 22:09:14 »
Merci pour vos retours ^^

Mila, tu t'es lâché sur mes vieux textes, lulz. Merci ! Je vais corriger les fautes de ces textes qui commencent à vieillir, et je suis content que l'effet ait marché un peu et vous ait fait un peu marrer. Je recheck tout ça de suite, en tout cas.

A bientôt sur un d'vos textes ! ;)

Edit (piaf) d'après correction : je galère vraiment avec les circonflexes :o
« Modifié: 30 juin 2014 à 22:19:23 par Aahraz »

Hors ligne Milla

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Re : Bass salts [Contenu Explicite]
« Réponse #13 le: 30 juin 2014 à 23:03:15 »
ah mais attend j'en ai mis d'autres en favori mais là j'ai pas eu le timing de les lire!  :D
c'est fun de se faire des sessions "auteur", je te finis dans la semaine ( :mrgreen:) et après je pourrais bien me pencher sur WEG dont j'ai la page perso noté dans un coin depuis un bon bout de temps  >:D

 


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